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La conjoncture économique

Aujourd’hui indispensable à l’ensemble des entreprises, pays et continents, la conjoncture économique permet l’anticipation des futures évolutions économiques et l’analyse de la situation présente. Nombre d’économistes, continuent d’examiner les entrailles de la conjoncture. L’analyse de la conjoncture économique d’un pays ne permet évidemment pas de prévoir l’ensemble des évolutions à venir, à l’image de plusieurs krachs économiques :
  • Le 24 février 1929 : Krach boursier, qui plonge pour la première fois le monde dans une crise économique sans précédent, marquant le début de la Grande Dépression.
  • Le 19 octobre 1987 : l’indice Dow Jones de la Bourse de New York s’effondra de 22,6 %.
  • Le 21 janvier 2008 : Krach de l’immobilier américain (“crise des Subprimes”). Cette crise était liée à l’éclatement de la bulle économique sur les financements immobiliers par des emprunts dont le taux était plus avantageux et les garanties portaient sur le logement.
Afin de comprendre à quel point l’analyse de la conjoncture économique est importante et peut permettre d’éviter certaines situations, voici un rappel historique concernant les krachs évoqués précédemment. Le 24 février 1929, la crise engendre la fragilité de l’Allemagne et la montée du NSDAP qui conduira à une guerre mondiale. Le 19 octobre 1987, ne sera pas suivi d’une crise économique en raison de plusieurs réactions; les taux d’intérêt s’effondreront rapidement et le marché des actions regagnera le terrain perdu. Enfin le 21 janvier 2008, le Krach de l’immobilier va entraîner une crise économique mondiale due à la mondialisation. Ainsi il s’agira dans ce cours de répondre à la cette question : quelle est l’utilité de l’analyse et l’interprétation de la conjoncture économique dans un monde de plus en plus interdépendant? Pour répondre à cette problématique nous définirons dans un premier temps, le terme de conjoncture économique et ce qu’il comprend. Puis il s’agira d’analyser et de comparer cette conjoncture sur différents niveaux. C’est-à-dire dans un premier temps entre les pays développés que sont l’Allemagne, la France, les États-Unis…, mais aussi les pays sous-développés comme le Bénin et l’Éthiopie. Enfin après avoir analysé les différentes situations nous chercherons à présenter les façons d’interpréter les indicateurs pour pouvoir prendre des décisions et prévoir les évolutions.

Concept global

Définition de la conjoncture économique

La conjoncture désigne la situation générale de l’économie d’un pays. Elle représente l’ensemble des conditions qui caractérisent l’état d’un marché : marché du travail, marché des biens et services, marché monétaire. Celle-ci met en évidence les différentes phases des cycles économiques : expansion, boom économique ou “bulle”, récession, crise ou dépression, politique “conjoncturelle” de relance, reprise économique. Cette évolution cyclique de la conjoncture a été constatée par les économistes du XIXe siècle. Les différentes phases d’un cycle sont des divisions théoriques qui ne sont pas toujours clairement identifiables. Concrètement la conjoncture économique d’un pays ou continent résulte de l’analyse et l’interprétation d’une batterie d’indicateurs : croissance du PIB, taux d’inflation, taux de chômage, commandes de l’Etat, taux d’intérêt, balance des paiements…

Théorie des cycles économique et Outils (indicateurs économiques)

En termes d’outils , la publication mensuelle de l’OCDE concernant les Principaux Indicateurs Économiques (PIE) présente un large éventail d’indicateurs économiques spécifiques à court terme qui donnent une vue d’ensemble des principaux développements économiques. Ces indicateurs s’appliquent aux thèmes suivants :
  • Comptes nationaux.
  • Demande intérieure.
  • Production.
  • Main-d’œuvre.
  • Opinions des industriels et des ménages.
  • Prix.
  • Indicateurs composites avancés.
  • Finance.
  • Industries manufacturières.
  • Commerce international.
  • Construction.
  • Balance des paiements.
Théorie des cycles économiques: Un cycle économique correspond à la réapparition d’un phénomène économique sur une période plus ou moins longue. La théorie des cycles correspond à une volonté de prévenir et anticiper les fluctuations économiques régulières. Clément Juglar est un des premiers à avoir introduit la notion de cycle économique en 1862. Aujourd’hui quatre types de cycles sont définis et coexistent avec des récurrences différentes:
  • Le cycle Kitchin (3 à 4 ans).
  • Le cycle Juglar (8 à 10 ans).
  • Le cycle Kuznets (15 à 25 ans).
  • Le cycle Kondratieff (40 à 60 ans).
Étudier la conjoncture économique à l’échelle d’un cycle, c’est exprimer l’évolution de celle-ci sur une période donnée. Cette évolution influe sur la société sur plusieurs plans et l’on voit apparaître de nouveaux phénomènes directement liés à la conjoncture économique. Ils interviennent notamment à l’échelle d’un pays comme pour : Les politiques conjoncturelles qui représentent des mesures prises par le gouvernement et la banque centrale. Ces politiques sont contra cycliques et peuvent intervenir dans le but de soutenir ou au contraire de freiner l’activité sur le court terme. Ex: Politique budgétaire, politique de relance, Politique monétaire…). Le chômage conjoncturel : Aussi appelé chômage Keynésien. Il s’agit d’un chômage lié à la conjoncture économique, lors d’une chute de l’économie liée à une baisse du chiffre d’affaires des entreprises, celles-ci réduisent leur demande de main-d’oeuvre et opère à des mises à pied. Ce dernier disparaît lors de la reprise de la croissance économique nécessitant de l’embauche de la part des entreprises.

C) Degrés de développement des pays et conjoncture

Concept de développement économique Le concept de développement économique représente les évolutions positives dans l’économie d’une population ou d’une certaine zone géographique. Ces changements sont dus à divers facteurs tels que la culture, le social, l’industrie, la politique de la zone, et bien d’autres, qui engendrent l’enrichissement de la population ainsi que l’amélioration des conditions de vie. De cette manière, nous constatons que la croissance économique est directement associée au progrès. Pourtant, la croissance économique ne représente qu’une composante influençant le développement d’un pays. Celle-ci peut être mesurée à l’aide d’indices comme :
  • le PIB.
  • le PNB.
  • l’IDH.
  • le BIP 40 (Baromètre des Inégalités et de la Pauvreté).
  • l’IPH (Indicateur de Pauvreté Humaine).
Et des taux tels que :
  • Le taux de croissance.
  • Le taux de chômage.
  • Le taux d’inflation.
Ainsi que des ratios :
  • Dettes publiques / PIB.
  • Dépenses publiques / PIB.
  • Recettes publiques / PIB.
 Mais tous les pays n’ont pas la même approche vis-à-vis de cette croissance. De manière générale, les pays développés et technologiquement avancés misent sur l’éducation, l’investissement ainsi que l’innovation, tout en conservant une logique d’amélioration sur des secteurs comme la justice ou la sécurité. Les pays émergents, quant à eux, ont principalement tendance à baser ce développement sur la production de biens, grâce à une main-d’oeuvre bon marché, ainsi que sur l’exploitation des ressources naturelles du territoire. Quel impact du développement économique peut-on constater sur la conjoncture ? Le développement économique nécessitant notamment la création de richesses, on associe développement économique et « progrès », puisqu’il entraîne, généralement, une amélioration du niveau de vie des habitants. On parle alors d’amélioration du bien-être social (au sens économique). La volonté de concilier simple développement économique et progrès ou amélioration du bien-être a mené à forger, à côté des indicateurs de développement traditionnels (PNB, PIB), d’autres indicateurs, tels que l’indice de développement humain (IDH), qui prend en compte la santé, l’éducation, le respect des droits de l’homme.

Présentation des différentes caractéristiques communes

Caractéristiques communes des pays développés

Définition des indicateurs communs Allemagne, France, États-Unis… Ces pays disposent de plusieurs caractéristiques en commun et nous nous servirons d’elles pour établir des comparaisons entre ces différents pays développés. Mais dans un premier temps, nous allons recenser et définir ces différentes caractéristiques qui servent à témoigner de la conjoncture économique d’un pays. Le premier concerne le PIB. Ce dernier se calcule de 3 différentes manières. Premièrement, du point de vue de la demande, on retrouve l’équation : PIB = C + I + G + (X-N). C (consommation), I (investissement) et G correspondent à la demande interne, tandis que X (exportations) et N (importations) sont de l’ordre de la demande externe.
  • La demande interne permet de rendre compte de l’influence de la consommation d’un pays par rapport à la richesse créée.
  • La demande externe permet à l’inverse de rendre compte de la richesse créée par le pays au niveau des échanges réalisés avec l’extérieur. Elle représente le solde commercial d’un pays.
L’utilité de cette équation est qu’elle permet de mesurer le niveau de la demande interne et externe d’un pays et comparer ces différents niveaux entre différents pays. Il y a également une approche du PIB au niveau de la production. On calcule le PIB en fonction de la VAB (Valeur Ajoutée Brute).Cette approche permet de rendre compte de la richesse créée par les entreprises au sein d’un pays. Enfin, il y a l’approche du PIB du point de vue du revenu (PIB = EBE + Rémunération Salariés + Subventions). Cette approche permet de comprendre comment la richesse générée est répartie entre les acteurs ayant contribué à sa création. Vient ensuite le PNB : Il correspond à la production annuelle de richesses (valeur des biens et services créés – valeur des biens et services détruits ou transformés durant le processus de production) créées par un pays, que cette production se déroule sur le sol national ou à l’étranger. Au niveau des indicateurs sociologiques : On étudie également les différents indices sociaux tels que
  • L’indice du GINI.
  • L’IDH.
  • L’ENA.
Focus sur 2 pays Une fois ces indicateurs énoncés, nous pouvons dès lors établir une comparaison entre deux pays développés du continent européen que sont l’Allemagne et la France. Afin d’établir des comparaisons à l’échelle économique, nous utiliserons le PIB. À ce propos on observe que ces deux pays ont une dynamique assez similaire. D’après le FMI, le PIB français est amené à augmenter de 1.7 point en 2016, tandis que l’Allemagne devrait voir son PIB augmenter de 1.9 point. Ces deux pays devraient donc connaître une croissance économique assez similaire. Concernant l’aspect social, il convient d’utiliser l’IDH. Celui-ci est à un niveau extrêmement élevé en Allemagne en 2015 (0.911) tandis qu’il est de 0.884 en France. On observe ici une légère différence, tout comme celle observée au niveau de la croissance économique, mais dans l’ensemble la dynamique de ces deux pays est positive, confirmant leurs statuts de pays développés. Enfin, au niveau sociologique, l’indice de Gini s’avère être le plus intéressant pour étudier le niveau de répartition des richesses entre les différents habitants d’un pays. Et ici, c’est la France qui est devant l’Allemagne avec 0.28 contre 0.32, c’est-à-dire que la répartition des richesses est plus équitable en France qu’en Allemagne.

Caractéristiques communes des pays sous-développés

Définition des caractéristiques communes Malgré la croissance de plusieurs pays, certains restent en retard économiquement. C’est-à-dire que leur développement économique n’a pas subis la même évolution pour différentes raisons, manque de ressources, manque de stabilité politique (conflits, dictatures, changements de gouvernement fréquents)…etc. Ces pays présentent des caractéristiques communes au niveau de leurs conjonctures économiques. Le conseil économique et social des Nations Unies considère 3 critères pour classer un pays en tant que PMA (Pays les Moins Avancés) :
  • Le PIB par habitant pendant trois ans doit être inférieur à 992$.
  • L’IDH comprenant les indicateurs de santé, de nutrition et de scolarisation doit également être faible.
  • Vulnérabilité économique doit être forte. Cet indice composite est calculé à partir des indicateurs sur l’instabilité, la production et les exportations agricoles, le manque de diversification de la production, et le handicap d’être un petit pays.
L’ensemble de ces pays représentent une part importante et croissante de la population mondiale, mais leur poids économique reste faible et mineur. Focus sur 2 pays Il s’agit donc ici d’analyser deux PMA. Nous prendrons l’Ethiopie et le Bénin. Voici quelques chiffres concernant l’Ethiopie :
  • PIB Ethiopie = 530$ par habitant
  • Population Ethiopie = environ 99 millions d’habitants
  • IDH = 0.435
Quelques chiffres concernant le Bénin :
  • PIB bénin = 804$ par habitant
  • Population Bénin = plus de 10 millions d’habitants
  • IDH = 0.476 
Dans cette comparaison nous pouvons voir que les indicateurs utilisés sont sensiblement proches. Bien sûr il est possible d’utiliser encore bien d’autres indicateurs, mais cette partie reste un exemple. Le PIB faible, et plus précisément en dessous des 992$ pour les deux pays reflète une faible activité économique et un bas niveau de vie. Cette faible activité économique nous permet également de préciser que ces pays présentent une vulnérabilité économique. Comme précisé précédemment, la population de ces pays est forte, par exemple le Bénin comporte plus de 10 millions d’habitants pour 112 000m² et la France plus de 66 millions, mais pour 547 000km². Enfin l’IDH étant un indicateur entre 0 et 1, avec comme meilleur statistique 1, les deux pays présentent des résultats faibles. ces résultats traduisent notamment un faible accès aux soins donc une faible espérance de vie et un faible accès à l’éducation donc un fort taux d’analphabétisme.

Caractéristiques communes des pays appelés Brics

Présentation pays des BRICS Aujourd’hui les BRICS ne sont plus les mêmes qu’il y a à peine 25 ans, en effet leurs appareils de production de biens et de services ainsi que leurs équipements de recherche connaissent une croissance continue, enrichie par près d’un milliard de personnes extirpées de la pauvreté qui constitue en fait un milliard de consommateurs solvables, (600 millions en Chine, 200 millions en Inde, 75 millions au Brésil); leur insertion dans les économies régionales et l’économie mondiale constituent autant de leviers complémentaires, qui nous obligent à repenser radicalement notre compréhension de ces pays en eux-mêmes et dans le monde. Concernant l’Afrique dont, selon les travaux récents du réputé économiste Lionel Zinsou, « le rythme de changement a égalé celui de l’Asie sur deux décennies ». Selon les prévisions récentes du FMI « l’économie du continent restera parmi les plus dynamiques du monde. » le FMI prévoit ainsi pour la période 2015-2020 un taux annuel de croissance qui ne dépassera pas 1.6% pour les pays développés dont 1.4% pour les pays de l’UE et de 6% pour les pays émergents. La reprise, s’il y a reprise, sera faible en Europe et elle est toujours fragile aux États-Unis.  Comparaison entre les pays  La Russie : Le déficit budgétaire devrait se creuser en 2016 en Russie. La croissance du PIB est diminue depuis 2013 même si un léger redressement et la dette publique qui est élevé avec une forte inflation qui comme pour la croissance du PIB devrait voir sont inflation ralentir. L’Inde : Croissance du PIB 5,5% en 2014/2015. La dette publique importante. L’Inde a promis de libéraliser l’économie en réformant le droit du travail et en éliminant la bureaucratie. L’Inde reste un pays pauvre : le PIB/habitant est faible, près de 25% de la population continuent à vivre en dessous du seuil de pauvreté et les inégalités sont fortes. La moitié des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition. Le chômage tourne autour de 7% de la population active. Ainsi, nous pouvons voir que même si ces deux pays appartiennent aux BRICS elles possèdent toutes deux des statistiques économiques totalement différentes en effet même si l’Inde possède un déficit budgétaire bien supérieur à celui de la Russie. Elle a un PIB qui est en croissance contrairement à la Russie. Ainsi même si les mauvais chiffres de la Russie sont dus à la perte de valeur des matières premières telles que le pétrole ou le charbon. L’Inde semble avoir un meilleur élan avec une économie en croissance. Mais la Russie possède quant à elle un gouvernement stable en effet le gouvernement n’est pas prêt de changer il ne devrait pas avoir de souci contrairement à l’Inde qui depuis peu possède un premier ministre pro-hindoue qui soulève la politique. Ainsi, on peut observer que même si ces nations ont un poids économique certain elles sont tout de même à un tournant de leur politique économique entre continuer à tenter de résorber leurs dettes publiques ou s’appliquer à relancer leur croissance économique.  Focus sur le Brésil et comparaison avec le reste de Amérique latine Quelle est la place du Brésil dans l’Amérique Latine ? Aujourd’hui, le Brésil est la 1ère puissance économique de l’Amérique latine Le Brésil, il y a encore peu de temps, représentait le moteur de la croissance de l’Amérique latine. Mais nous sommes actuellement à un tournant de cette croissance. On constate une augmentation aux alentours de 3,5%, cette évolution s’approche aujourd’hui de 0. C’est un contraste prononcé notamment par rapport à ses pays voisins. Bien qu’à un rythme plus lent que prévu, l’activité est nettement meilleure au Chili (+3 %), en Colombie (+3,6 %), au Pérou (4,2 %) et en Bolivie (+5 %). Cependant le PIB de l’Amérique Latine reste inférieur à celui du Brésil, ces derniers semblent s’orienter vers une homogénéisation. À l’heure où les inégalités économiques et sociales se creusent, l’écart entre le Brésil et ses voisins continentaux se restreint. Il semblerait que le ralentissement des grandes puissances comme la Chine entraîne un ralentissement général.

CONCLUSION

Il apparaît que la conjoncture économique est l’outil idéal pour mieux comprendre et définir la santé d’un pays ou d’une région du monde. Celle-ci est donc constamment sollicitée par les agents économiques, tels que les actionnaires par exemple, désireux de connaître la tendance de l’organisme dans lequel ils souhaitent investir. Dès lors, l’existence d’un tel outil nous a permis d’une part de faire des analyses sur l’état des différents marchés français, mais également d’avoir une vision plus macro-économique en établissant des comparaisons entre les environnements économiques des pays développés que sont les États-Unis, l’Union Européenne ou encore les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Mais en plus d’avoir une idée précise de l’environnement des économies des différents pays, la conjoncture économique permet également d’analyser plus profondément les indicateurs clefs à court terme, tels que le taux de chômage, le pouvoir d’achat des ménages, etc. Ainsi la conjoncture économique permet-elle de définir une politique budgétaire propre au pays et à son environnement ?
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