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Les violents passages à tabac d’un Noir par la police provoquent l’indignation en France

Une vidéo montrant trois policiers en train de battre et de gazer lacrymogène un homme noir dans son bureau parisien pendant plusieurs minutes a relancé un débat français sur la brutalité policière et le droit du public de filmer les policiers en service.

Jeudi matin, le média numérique Loopsider publié un rapport sur l’opération policière qui a conduit au passage à tabac de l’homme dans la vidéo, qui n’a été nommé que comme Michel, un producteur de musique.

Selon Loopsider, l’incident a commencé samedi lorsque Michel, en voyant une voiture de police, est entré dans son studio de production au nord-ouest de Paris. Il ne portait pas de masque et a dit qu’il espérait éviter une amende.

Des images obtenues par Loopsider de la vidéosurveillance du studio, des voisins et des artistes qui se trouvaient dans le sous-sol du studio montrent des policiers entrant dans le studio sans mandat.

Les images montrent ensuite les policiers frappant Michel à plusieurs reprises avec leurs poings, genoux et matraques.

Alors que Michel criait à l’aide, les artistes du sous-sol sont montés au bureau du premier étage et ont réussi à chasser les trois policiers.

Des voisins qui se trouvaient devant le studio ont filmé la deuxième partie de l’intervention policière.

Les trois policiers, qui avaient alors été renforcés par une dizaine de collègues, ont lancé une grenade lacrymogène dans le studio, forçant Michel à sortir dans la rue alors qu’un policier pointait son arme sur lui. D’autres policiers sont rentrés dans l’atelier et ont arrêté des artistes qui se trouvaient au sous-sol.

Les policiers ont d’abord affirmé que Michel les avait provoqués et tenté de leur voler leurs armes.

Cependant, Loopsider a rapporté que le parquet de Paris avait déclaré avoir clos son dossier sans suite et qu’il avait demandé à l’inspecteur général de la police nationale (IGPN) d’ouvrir une enquête contre les policiers pour «violences et faux».

Michel a subi une déchirure du tendon, des plaies ouvertes du cuir chevelu et de multiples hématomes.

Juste après sa publication, la vidéo de Loopsider est devenue massivement virale sur les réseaux sociaux, recueillant plus de 2 millions de vues sur Twitter en quatre heures.

«Honte à ces agresseurs coupables du pire!» Alexandre Freschi, député du parti La République en marche (LREM) d’Emmanuel Macron, dit sur Twitter.

«Assez de ces scènes choquantes!» m’a dit Stéphane Séjourné, député européen LREM et ancien conseiller politique de Macron qui reste très proche de lui. «Il est temps pour le [Paris] préfet de police pour s’assurer que ceux qui appliquent la loi la respectent également », a-t-il ajouté.

«Le déni dans lequel s’enfonce le gouvernement affaiblit un peu plus la république chaque jour», a déclaré Aurélien Taché, un autre législateur qui a quitté LREM en mai dernier.

Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin m’a dit: «Je salue le fait que la justice ait renvoyé l’affaire devant l’IGPN. Je demande au [Paris] préfet de police pour suspendre temporairement les policiers. Mon souhait est que la procédure disciplinaire puisse être menée le plus rapidement possible.

La vidéo intervient au milieu d’un débat sur un projet de loi sur la sécurité qui interdirait le partage de vidéos identifiant des policiers ayant «l’intention manifeste de nuire à leur intégrité physique ou psychique». L’Assemblée nationale a voté en faveur du projet de loi et il sera débattu au Sénat en décembre.

Les opposants au projet de loi, notamment les ONG Amnesty International et Reporters sans frontières (RSF), ont déclaré que la notion d’intention malveillante était à la fois vague et difficile à prouver. Il pourrait également être ouvert à une mauvaise interprétation de la part de la police et, en fin de compte, conduire à des abus qui pourraient mettre en danger la liberté d’expression des citoyens et des journalistes.

Mardi, des images de la police démantelant violemment un camp de migrants au cœur de Paris ont également mis en lumière la valeur d’intérêt public des images policières de journalistes et de citoyens.

«Alors #Darmanin, vous ne voulez toujours pas de vidéo?» tweeté Manuel Bompard, un député européen du parti France Unbowed, qui s’oppose à Macron.

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