PARIS – Plusieurs acteurs clés du parti du président français Emmanuel Macron se sont déclarés préoccupés par une rencontre entre l’un des assistants de l’Elysée et Marion Maréchal, membre éminente de l’extrême droite en France.
Dimanche, Le Monde a rapporté qu’un déjeuner-rencontre avait eu lieu en octobre entre Bruno Roger-Petit, conseiller de Macron sur les questions de mémoire historique, et Maréchal, l’ancien député qui est la petite-fille du négationniste condamné Jean-Marie Le Pen et la nièce de Marine Le Pen, chef du parti d’extrême droite Rassemblement national.
Maréchal, qui a quitté le parti en 2017 après la défaite au deuxième tour de Le Pen face à Emmanuel Macron, a récemment lancé un groupe de réflexion pour «nourrir le discours public» avant la prochaine élection présidentielle de 2022.
Bruno Roger-Petit a déclaré que la réunion avait été organisée sur une initiative personnelle et que l’objectif était de sonder les opinions politiques de Maréchal.
«Je voulais savoir ce qu’elle avait à dire et si cela faisait écho à l’état de l’opinion – ce qu’elle n’a pas fait. J’ai découvert que nous n’étions pas d’accord », a déclaré Roger-Petit au Monde, ajoutant que le politicien conservateur Xavier Bertrand avait également rencontré récemment l’auteur d’extrême droite Éric Zemmour.
L’Elysée n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.
De nombreux membres de La République en marche (LREM) de Macron ont critiqué la réunion pour sa prétendue incompatibilité avec les valeurs libérales du parti.
«Avec l’extrême droite, on ne discute pas, on ne fait pas de compromis. Nous le combattons » tweeté Hugues Renson, vice-président de l’Assemblée nationale et membre éminent du parti de Macron La République en marche (LREM). Le législateur a également ajouté une citation de l’ancien président Jacques Chirac, qui a déclaré lors des élections présidentielles de 2002 qu’il «ne pouvait pas accepter la banalisation de l’intolérance et de la haine».
«Il y a des gens que nous ne« sondons »pas sur une« initiative individuelle », nous les combattons collectivement. Marion Maréchal et toute sa clique en font clairement partie, » m’a dit Astrid Panosyan, trésorière de LREM.
Le député LREM Jean-Michel Mis a déclaré que c’était une «erreur» et a ajouté que rien ne devrait être fait par «initiative individuelle» quand «on a la chance d’occuper une position éminente dans le premier cercle du pouvoir».
Roger-Petit, ancien porte-parole du gouvernement, est souvent critiqué au sein du groupe majoritaire. Selon Le Monde, il reste une voix influente à l’Elysée, où il a écrit une note à Macron suggérant que le président devrait forger une relation plus étroite avec le président russe Vladimir Poutine.
Une cérémonie «symbolique et grandiose» avec le président russe en mai 2021 «permettrait de trianguler avantageusement les positions de tous vos opposants qui prétendent suivre l’exemple de Poutine, les obligeant à saluer l’initiative», aurait écrit Roger-Petit.