Le ministre des Finances, Paschal Donohoe, a appelé la principale société financière Davy à publier une déclaration après avoir été frappée hier d’une amende de 4,1 millions d’euros à la Banque centrale.
La sanction a été imposée à l’agent de change dans le cadre d’une opération obligataire où un groupe de 16 employés cherchait à réaliser un profit sans en informer le client pour qui il agissait ou l’équipe de conformité de l’entreprise.
L’amende est un record pour un courtier irlandais. Davy a refusé de confirmer les noms des personnes impliquées. Mais l’europe-infos.fr a établi que la liste comprend le PDG de Davy, Brian McKiernan, le vice-président Kyran McLoughlin, le responsable des obligations Barry Nangle, l’ancien PDG Tony Garry et l’ancien responsable des actions institutionnelles David Smith.
M. McLoughlin, M. Garry et M. Smith ont refusé de commenter. M. McKiernan et M. Nangle n’ont pas répondu aux efforts visant à obtenir des commentaires.
“Le comportement détaillé par la Banque centrale d’Irlande à l’égard de Davy est gravement en deçà des normes de comportement attendues des dirigeants en position de responsabilité financière”, a déclaré M. Donohoe.
L’affaire concerne le traitement en 2014 de la vente d’obligations dans la défunte Anglo Irish Bank par le promoteur immobilier d’Irlande du Nord Patrick Kearney. L’opération a fait l’objet d’une action devant la Haute Cour qui a été réglée en 2016.
M. Kearney a été prêté par Anglo en 2009 pour acheter des obligations juniors à la banque d’une valeur nominale de 27 millions d’euros, selon des documents judiciaires. Les prêts garantis sur les obligations ont ensuite été vendus à une filiale de la société américaine d’investissement en dette CarVal. M. Kearney a engagé le cabinet de conseil LeBruin Private en 2014 pour l’aider à faire face à la dette.
Consortium Davy
À la suite de discussions entre M. Kearney, LeBruin et Tony O’Connor, un employé de Davy à l’époque, il a été décidé que Davy vendrait les obligations pour acquitter la dette de 2,36 millions d’euros de M. Kearney envers l’unité CarVal et laisser un bénéfice à partager entre lui. , LeBruin et Davy.
Les obligations ont été vendues pour 20,25 centimes d’euro, pour 5,58 millions d’euros. Le consortium de 16 membres du personnel de Davy émergera plus tard en tant qu’acheteurs des obligations, inconnu à l’époque de M. Kearney ou de la propre fonction de conformité de Davy.
M. Kearney a affirmé dans son action en justice que le prix garanti sous-évaluait considérablement les obligations. Bien que son cas ait été réglé au début de 2016, l’enquête ultérieure de la Banque centrale a révélé que Davy avait enfreint les règles de l’Union européenne en ne prenant pas toutes les mesures raisonnables pour voir si un conflit d’intérêts survenait en relation avec la transaction.
Le consortium a contourné le cadre de négociation des comptes personnels de Davy, sa fonction de conformité ayant d’abord pris connaissance de la transaction des mois plus tard, certains détails étant devenus publics.