Le nombre de crimes de blanchiment d’argent recensés dans l’État a plus que doublé l’année dernière et a été multiplié par six en deux ans seulement.
Des sources de Garda ont déclaré que les tendances reflétaient le visage changeant de la criminalité en Irlande, qui se déroule davantage en ligne, et un changement de culture dans la police avec des ressources supplémentaires consacrées aux cols blancs et à la cybercriminalité.
Les détectives ont déclaré que l’accent était désormais mis sur les enquêtes sur le blanchiment d’argent par les trafiquants de drogue et les gangs du crime organisé, en plus de leurs activités plus traditionnelles.
Les chiffres obtenus par l’europe-infos.fr montrent que 524 délits de blanchiment d’argent ont été enregistrés l’année dernière, contre 234 en 2019. Il n’y a eu que 83 délits de ce type en 2018, et moins de 50 par an ont été enregistrés entre 2012 et 2017.
Le nombre de déclarations de transactions suspectes, souvent liées au blanchiment d’argent, faites par les banques à la Garda et aux Revenue Commissioners est passé à 28865 l’année dernière, soit une augmentation de 13% par rapport au total de 2019.
Trafic de drogue
L’argent impliqué représente souvent le produit du trafic de drogue et d’autres crimes organisés ainsi que des fraudes et même des collectes de fonds terroristes.
Gardaí pense qu’une partie de l’augmentation de l’année dernière est liée au fait que les gangs de la drogue ont été forcés de poursuivre des stratégies de blanchiment d’argent à plus haut risque parce que les entreprises de trésorerie avec lesquelles ils gèrent habituellement des liquidités ont été fermées ou fonctionnaient avec des flux de trésorerie réduits en raison de la pandémie de Covid-19.
Cependant, la Garda a également signalé une forte augmentation des cyber-fraudes, qui sont souvent basées sur des courriels frauduleux et des textes envoyés à des victimes sans méfiance. Ceux-ci visent à extraire les coordonnées bancaires ou le numéro PPS d’une victime aux fins d’être utilisé dans d’autres crimes.
Crime en col blanc
Un grand nombre de personnes, y compris des écoliers et des étudiants, sont recrutés comme «mules» par des gangs, les fraudeurs utilisant leurs comptes pour recevoir ou transmettre de l’argent généré par leurs crimes.
Le gouvernement envisage de nouveaux pouvoirs pour aider An Garda Síochána à lutter contre les cols blancs et autres crimes économiques.
Un plan en 22 points à mettre en œuvre au cours des 18 prochains mois a été publié la semaine dernière par la ministre de la Justice Helen McEntee pour renforcer les pouvoirs et les ressources au sein des agences qui enquêtent sur la criminalité économique.
Il vise à mettre en œuvre les recommandations formulées l’année dernière par l’ancien directeur des poursuites pénales James Hamilton, qui a examiné la préparation de l’Irlande à lutter contre la criminalité économique et en col blanc et a conclu que l’État était «vulnérable» et à la traîne des autres pays de la région.