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L’euro numérique entre dans sa phase d’élaboration, un premier prototype ce second semestre 2022

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L’euro numérique entre dans sa phase d’élaboration, un premier prototype ce second semestre 2022. En janvier 2020, la vitesse fulgurante à laquelle la préférence des gens pour les paiements numériques évolue a obligé le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) à se pencher sérieusement sur la mise en place d’un euro numérique.

Quelques mois plus tard, en octobre 2020 plus précisément, le Conseil des gouverneurs de la BCE et Eurosystème publient un rapport qui aborde les avantages, les défis possibles ainsi que les problèmes juridiques, fonctionnels et techniques associés à l’introduction d’une telle monnaie dans la zone euro.

Un an après la publication de ce document, le Conseil des gouverneurs de la BCE approuve enfin le lancement d’une première phase d’investigation et qui se poursuit encore aujourd’hui. Selon un article publié sur le JournalDuNet le 9 juin dernier, « ce second semestre 2022 donne le coup d’envoi des travaux d’Eurosystème pour l’élaboration d’un premier prototype » de l’euro numérique. Des travaux qui devraient donner des résultats d’ici à la fin de l’année.

L’euro numérique entre dans sa phase d’élaboration, un premier prototype ce second semestre 2022 Nous allons aborder dans cet article tout ce qu’il y a à savoir sur cette forme dématérialisée de l’euro ainsi que ses principaux avantages.

L’euro en quelques dates

1 janvier 2002, l’euro européen devient une réalité,

Pour près de 300 millions d’Européens, ils venaient de changer de monnaie, et cela relativement rapidement, en moins de 20 ans, les transactions furent faites, malgré les réticences de certains pays, enfin la monnaie unique Européenne était une réalité, qui allait modifier les habitudes de tous les touristes, en leur facilitant la vie.

Deux cents ans d’histoire, passés à la poubelle, le Franc Français n’aurait plus d’existence légale à partir du 17 Février à minuit, bien sûr que la Banque de France, durant un certain temps acceptera d’échanger les vieux billets, contre les nouveaux €uros, mais c’est bien la fin d’une époque, et il faudra s’habituer à cette nouvelle monnaie et son cours de change.

7 février 1992 – Signature de l’acte fondateur

Après les palabres liées au si contesté traité de Maastricht, les chefs des Etats Réunis posent les jalons de l’Union Économique et Européenne, et ils le font sur la base de la création d’une monnaie commune, pour les habitants des pays Européens concernés : la création d’un monnaie unique.

15 décembre 1995, à Madrid, véritable naissance de  l’« Euro »

Conseil de Madrid, Les chefs d’État et de gouvernement, réunis s’accordent sur une feuille de route pour l’introduction de la monnaie commune, au plus tard le 1er janvier 1999. C’est aussi lors de cette rencontre qu’est déterminé le nom de la nouvelle monnaie.

D’autres noms ont été testés, tels que l’écu et similaires, mais le nom doit être simple et symboliser l’Europe. Autre exigence, et non des moindres, il doit être le même dans toutes les langues officielles de l’UE et tenir compte des différents alphabets. Ce sera : l’ « €uro ».

17 juin 1996 – Lancement du concours de dessin des futures pièces en euros

Cocorico, lancé par Jean Arthuis, ministre de l’Économie et des Finances de l’époque, le concours national pour illustrer la face nationale des pièces françaises réuni près de   1500 dessins, les idées les plus folles sont apparues

En tout, huit illustrations allant de 1 cent (un centième d’euro) à 2 euros. Une exigence, les dessins devraient obligatoirement faire apparaître les douze étoiles de l’Europe (logo choisi depuis l’origine) et la mention « République française ».

Chaque pays a fait son choix, mais il fallait que partout où l’on soit, l’Euro de base puisse être reconnu, d’où l’obligation de faire apparaître les étoiles de l’Europe.

1er juin 1998 – Création de la Banque centrale européenne, BCE

Création de la Banque centrale européenne, BCE
Création de la Banque centrale européenne, BCE

Une nouvelle entité est créée pour gérer tout cela, et la BCE succeda à l’IME, et le premier président fut le néerlandais Win Duisenberg.

Pour simple anecdote, le président de la BCE est le fonctionnaire le mieux payé d’€urope, et de nos jours c’est la Française Christine Lagarde, qui gère et occupe ce poste prestigieux.

Toutes les nations étaient représentées, et le but était d’unifier les décisions en matière de politique monétaire pour la zone euro (les décisions sont prises par les gouverneurs de la BCE).

1er janvier 1999 – Double affichage des prix dans les commerces français

Pour ne pas perdre les personnes âgées et certains jeunes, il est décidé durant une année d’afficher les prix, dans les deux tarifs, l’euro et le franc français, au cours légal de = 6,55957 Francs pour un €uro.

Après coup, cela fut assez rapide, et les consommateurs en réalité étaient moins perdus que prévu initialement, mais il faut dire, que la presse nous bombarda de comparatifs, et que la plupart des titres étaient déjà côtés en €uros.

 

Qu’est-ce que l’euro numérique ?

L’euro numérique n’est pas vraiment une nouvelle monnaie. Selon la Banque Centrale Européenne, il s’agit tout simplement de l’équivalent des billets en euros, mais sous forme dématérialisée. Émis par l’Eurosystème, un organe de l’UE qui regroupe la BCE et les banques centrales nationales des États membres de l’Union européenne ayant adopté l’euro, l’euro numérique ou euro digital sera accessible à tous, ménages comme entreprises.

Les commerçants pourraient l’accepter comme une alternative à l’argent liquide. Les personnes qui se font confiance peuvent emprunter des euros numériques et les rembourser à tout moment, n’importe où. Il faut donc surtout voir l’euro numérique comme une solution de paiement supplémentaire, qui existerait parallèlement aux espèces, sans bien évidemment les remplacer, mais avec comme avantage supplémentaire d’être plus facile à utiliser, contribuant ainsi à l’accessibilité et à l’inclusion.

Comme toute monnaie digitale, l’euro numérique pourra être stockée sur une application de type portefeuille accessible depuis son smartphone ou son ordinateur.

Enfin, chose importante à noter, sa valeur sera garantie par la BCE. Le but avec une telle conception est de faire en sorte qu’un euro digital ait toujours la même valeur qu’une pièce d’un euro partout sur la zone euro.

Un Euro numérique en 2025 avec un premier prototype dès 2023

En Mars 2022, la BCE a déjà fait part de son envie de lancer un prototype d’euro numérique d’ici 2023 et à terme lancer une version opérationnelle de la monnaie en 2025. Finalement, le mois de juin dernier, on apprend sur le site JournalDuNet que ce second semestre 2022 « donne le coup d’envoi des travaux d’Eurosystème pour l’élaboration d’un premier prototype. »

Les travaux à venir vont se pencher sur l’étude des différents cas d’usage de la monnaie et ses potentielles conséquences, négatives ou positives, a précisé Claudine Hurman, directrice des infrastructures innovation et paiement à la Banque de France dans un communiqué.

Il reste aussi à la BCE la lourde tâche de convaincre les banques et les rassurer sur les potentielles conséquences de l’émission de l’euro numérique. En effet, ces dernières se montrent encore hésitantes. Elles redoutent surtout que leurs clients convertissent leurs dépôts en monnaie numérique en cas de crise financière.

En quoi l’euro numérique est-il différent d’une crypto-monnaie ?

euro numérique est-il différent d’une crypto-monnaie
euro numérique est-il différent d’une crypto-monnaie

L’euro numérique est le format numérique de la monnaie fiduciaire euro. Elle est exactement la même monnaie qui est soutenue par la BCE et pourra être échangée contre de la monnaie réelle si et quand elle sera lancée, mais toujours avec la même valeur, dans le sens où 10 digi-euros vaudront toujours un billet de 10 euros ou bien des pièces de 10 euros.

Les crypto-monnaies telles que le Bitcoin, Ethereum, le Ripple et bien d’autres encore, à l’inverse, ne sont pas soutenues par une figure centrale. Elles tirent par conséquent leur valeur et leur pouvoir d’achat de la confiance que leur communauté d’utilisateurs leur accorde. Ainsi, quand elles gagnent la confiance des investisseurs, ces monnaies voient leur valeur grimper rapidement. Et inversement, quand les investisseurs commencent à douter et prennent la décision de vendre les cryptomonnaies qu’ils ont en possession, la valeur de celles-ci dégringole.

L’euro numérique, lui, a une valeur fixe garantie par un organe de confiance qu’est la Banque centrale européenne.

Comment fonctionne l’euro numérique ?

L’euro numérique et les monnaies numériques en général ne doivent pas être confondues avec nos comptes bancaires virtuels, comptes en ligne ou encore services de paiement en ligne. Associés à nos comptes physiques, ces derniers ne sont en réalité que la version digitale de nos comptes bancaires. Et en ce sens, ils utilisent de la monnaie réelle et non numérique.

Du côté des utilisateurs, l’utilisation d’un compte en euro numérique sera exactement pareil qu’avec n’importe quel compte bancaire en ligne avec les virements électroniques. La vraie différence s’observe surtout du côté des chambres de compensation, qui voient leurs tâches rendues plus faciles. L’euro numérique, explique la BCE, est la promesse de transactions à moindre coût et beaucoup plus fluides.

Le processus final de paiement de l’euro numérique serait très différent de celui d’un virement électronique. Lors d’un virement électronique par exemple, la banque de l’expéditeur transmet un message à une chambre de compensation (un organisme financier qui joue le rôle d’intermédiaire entre un acheteur et un vendeur sur un marché à terme) lui demandant de transférer de l’argent de son compte vers la banque du destinataire. La chambre de compensation doit vérifier les détails, puis s’arranger pour débiter le compte bancaire de l’expéditeur et créditer celui du destinataire. Les mouvements de compte qui s’apparente à une véritable chorégraphie sont assez complexes et peuvent prendre jusqu’à deux jours jusqu’à ce que l’argent soit sur le compte bancaire du destinataire.

Avec l’euro numérique tout sera plus simple, afin de garantir des transactions plus fluides et à moindre à coût. Le rapport publié en octobre 2020 a déjà suggéré l’idée que la BCE pourrait tout simplement tenir son propre registre, traçant automatiquement le propriétaire de chaque centime numérique. Ou bien, elle pourrait établir des règles pour d’autres détenteurs de grand livre dans un système décentralisé, peut-être similaire au grand livre distribué pour Bitcoin, qui enregistre chaque transaction à l’aide de la technologie blockchain.

Les avantages potentiels de l’euro numérique

Voici quelques avantages de l’euro numérique, qui il est important de le noter sont communs à toutes les monnaies numériques :

  • La conversion et la valeur seront les mêmes qu’avec de l’argent physique et la volatilité sera ainsi évitée.
  • Les Euros numériques seront acceptés et disponibles pour tous les types de transactions en ligne et hors ligne 24h/24 et 7j/7.
  • Les Euros numériques ont un coût de production très faible, presque nul dans les moments de création et de distribution finale de l’argent, là où le coût de fabrication à l’unité d’un billet en euros est compris entre 3 et 8 centimes selon la coupure.
  • Les Euros numériques constitueront un système sûr contre d’éventuelles cyberattaques, défaillances ou perturbations du système.
  • Ils seront opérables entre différents systèmes bancaires.
  • Ce seront des monnaies robustes, légales, de confiance et reconnues par tous grâce au soutien d’une banque centrale.

Pourquoi créer un euro numérique ?

Plusieurs raisons évidentes poussent l’Eurosystème à émettre un euro numérique. Voici quelques-unes :

1-Le coronavirus qui est à l’origine de la hausse des paiements électroniques. À cause de la pandémie, les gens utilisent de moins en moins les billets au détriment des paiements électroniques parce qu’ils sont porteurs du coronavirus.

Eurosystème estime que dans les années à venir les paiements électroniques, qui sont déjà la norme depuis quelques années, vont encore gagner du terrain. L’émission de l’euro numérique sera alors nécessaire pour simplifier les transactions électroniques et réduire les coûts y afférents.

2- L’émission de l’euro numérique pour soutenir la numérisation de l’économie européenne. Selon une étude réalisée par Amazon Web Services (AWS) publiée en juin 2022, la transformation numérique peut faire croître l’économie européenne de 2 800 milliards d’euros. Quasiment tous les experts sont d’avis que la numérisation est l’avenir.

En 2021, la Commission Européenne, pour sa part, a déjà dévoilé sa vision de la transformation numérique de l’Europe d’ici 2030 baptisée la « Voie vers la Décennie Numérique ». Pour les raisons déjà évoquées plus haut, à savoir sa capacité à fluidifier les transactions et à réduire les coûts y afférents, l’émission de l’euro numérique permettra à l’UE de soutenir sa vision de transformation numérique de l’Europe.

3- Pour ne pas être en retard par rapport aux grandes entreprises technologiques. Le 20 décembre 2020, Facebook a dévoilé son projet de cryptomonnaie Libra, une annonce qui a eu le mérite d’effrayer les décideurs politique européens et américains.

Bien que le réseau social ait par la suite abandonné son projet, il est certain que la course aux monnaies digitale est lancée. Penser déjà à présent à la conception de l’euro numérique évitera à Eurosystème de se faire dépasser par les grandes entreprises technologiques dans les années à venir.

4- favoriser le rôle international de l’euro. L’émission de l’euro numérique facilitera la diffusion de l’euro à l’international. Avec sa forme dématérialisée, l’euro pourra s’imposer plus facilement et plus rapidement à l’échelle international.

5- Diminuer l’empreinte écologique des systèmes monétaire et de paiement. L’euro numérique est une monnaie dite dématérialisée. À ce titre, sa création et son émission ne coûteront presque rien et n’auront que très peu d’empreinte carbone.

Auteur Antonio Rodriguez, Éditeur et Directeur de Clever Technologies

 

Michel Labise
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