Les ambassadeurs de la France et d’autres pays européens se sont retirés d’un forum d’affaires prévu pour commencer lundi avec le ministre des Affaires étrangères de Téhéran, qui a maintenant été annulé, au milieu du tollé international suscité par l’exécution du journaliste Rouhollah Zam.
Zam, 47 ans, a été reconnu coupable en Iran d’avoir suscité la dissidence lors de manifestations antigouvernementales en 2017 et a été pendu samedi après que la Cour suprême iranienne a confirmé une condamnation à mort contre lui. En juin, il a été reconnu coupable de «corruption sur terre». Le journaliste vivait en exil en France et aurait été enlevé après avoir voyagé en Irak l’année dernière.
Lundi, les ambassadeurs de France, d’Allemagne, d’Autriche et d’Italie en Iran, ainsi que le haut diplomate de l’UE, Josep Borrell, étaient censés prendre part à l’événement virtuel, connu sous le nom de Forum d’affaires Europe-Iran, avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif.
Mais «en raison de l’exécution barbare et inacceptable» de Zam, le ministère français des Affaires étrangères m’a dit sur Twitter dimanche qu’elle, avec l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie, ne participerait pas à l’événement, en utilisant le hashtag #nobusinessasusual.
Un haut responsable allemand au ministère des Affaires étrangères de Berlin également tweeté que «en raison des développements actuels», l’Iran, l’Allemagne et d’autres pays membres de l’UE ne participeraient pas à la table ronde.
En conséquence, les organisateurs plus tard m’a dit l’événement avait été reporté, bien qu’ils n’aient pas mentionné l’exécution dans leur déclaration.
«Le pouvoir de la diplomatie économique réside dans sa capacité à fournir un cadre pour des relations constructives tout en faisant progresser les opportunités économiques et le bien-être économique des citoyens. Le Forum des affaires Europe-Iran a été organisé avec ces objectifs à l’esprit », indique le communiqué. «Les organisateurs du Forum des affaires Europe-Iran sont impatients de tenir la conférence dans un proche avenir afin d’atteindre pleinement nos objectifs.»
Samedi, la France, l’Allemagne, l’Italie et l’UE ont condamné le meurtre de Zam. “L’Union européenne condamne cet acte dans les termes les plus forts et rappelle une fois de plus son opposition irrévocable au recours à la peine capitale en toutes circonstances”, a déclaré un porte-parole de l’UE dans un communiqué.
L’Iran a réagi en convoquant l’ambassadeur d’Allemagne, qui détient le Conseil tournant de la présidence de l’UE, claquant ce qu’il a qualifié de «déclarations interventionnistes» du ministère des Affaires étrangères de l’UE et de l’Allemagne.