La déclaration d’Ursula von der Leyen saluant l’accord sur le Brexit la veille de Noël a gratifié son public britannique de références aux Beatles et à Shakespeare. Mais ce sont les paroles de TS Eliot qu’elle a citées à la fin qui ont touché le plus profond: «Ce que nous appelons le début est souvent la fin. Et faire une fin, c’est faire un début.
Les Brexiteers ont rappelé que Little Gidding était l’un des poèmes que Margaret Thatcher avait choisis pour ses funérailles en 2013. Mais dans le contexte de l’accord conclu la semaine dernière, c’est dommage que Von der Leyen n’ait pas continué avec la ligne suivante: «la fin est là où nous commencer à partir de”.
Après neuf mois de discussions difficiles entre la Grande-Bretagne et l’Union européenne, l’accord marque le début d’interminables négociations supplémentaires au sein de structures complexes et permanentes avec leur propre secrétariat, sous-comités, groupes de travail et réunions régulières à Bruxelles et à Londres.
L’accord, qui couvre la sécurité, l’énergie, les transports et d’autres questions ainsi que le commerce, établit un Conseil de partenariat, coprésidé par un haut commissaire européen et un ministre britannique.
«Le Conseil de partenariat supervisera la réalisation des objectifs du présent accord et de tout accord complémentaire. Il supervise et facilite la mise en œuvre et l’application du présent accord et de tout accord complémentaire. Chaque partie peut saisir le Conseil de partenariat de toute question relative à la mise en œuvre, à l’application et à l’interprétation du présent accord ou de tout accord complémentaire », précise l’accord.
Au-dessous du conseil se trouve un comité de partenariat commercial, 18 comités spécialisés et quatre groupes de travail traitant de différents aspects de l’accord. Le Comité de partenariat, qui se réunira au moins une fois par an mais pourra se réunir à tout moment où l’une ou l’autre des parties le demandera, aura son propre secrétariat composé de fonctionnaires de chaque côté. Il siégera aux côtés du comité mixte créé pour superviser la mise en œuvre de l’accord de retrait, y compris le protocole d’Irlande du Nord.
L’accord permet au Parlement européen et à Westminster de mettre en place une assemblée parlementaire de partenariat de députés et de députés «comme un forum d’échange de vues sur le partenariat». Et il envisage un forum de la société civile impliquant des syndicats, des groupes d’entreprises et des ONG des deux côtés.
L’UE dispose de toutes les structures nécessaires pour doter en personnel et superviser tous ces organes, mais les nouvelles structures posent un défi plus important pour la Grande-Bretagne, qui a démantelé ses mécanismes de coordination interne à l’UE et devra maintenant les reconstruire.