Les diplomates de l’UE ont déclaré que le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait été invité à une vidéoconférence avec les ministres des Affaires étrangères lundi, mais Washington n’a pas fait de commentaire immédiat sur sa participation.
Si elle est confirmée, la participation de Blinken au Conseil des affaires étrangères serait sa première discussion de ce type avec ses homologues des 27 pays membres de l’Union, selon trois diplomates européens. Deux des diplomates ont déclaré que la Chine, la Russie, l’Iran et la Turquie seraient à l’ordre du jour.
Ni le Département d’État américain ni le Service européen pour l’action extérieure n’ont immédiatement répondu aux demandes de commentaires.
Le président américain Joe Biden prononcera un discours à la Conférence de Munich sur la sécurité et participera vendredi à une réunion virtuelle des dirigeants du G7. Son administration a appelé les pays de l’UE à travailler en tant qu’alliés des États-Unis sur plusieurs dossiers internationaux critiques, notamment les relations géostratégiques et économiques avec la Chine.
La Commission européenne a présenté un plan transatlantique pour travailler avec l’administration de Biden sur des questions allant de la technologie au commerce, après quatre ans de liens tendus sous son prédécesseur, Donald Trump.
La Chine est cependant un défi de taille, car les États-Unis ont des raisons de remettre en question l’appétit de l’UE pour toute manœuvre diplomatique difficile contre Pékin.
L’UE a donné la priorité à un accord commercial avec la Chine, et certains pays membres ont repoussé l’appel de Biden en faveur d’une alliance démocratique contre Pékin. Les deux dirigeants les plus puissants de l’UE, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron, ont défendu un ordre mondial plus «multilatéral» et disent qu’ils recherchent un engagement avec la Chine plutôt que la formation de nouveaux blocs potentiellement dangereux de la guerre froide.
L’UE n’a pas non plus suivi les États-Unis en imposant des sanctions commerciales à la Chine pour violations des droits de l’homme contre la minorité musulmane dans la région occidentale du Xinjiang. En effet, les préoccupations éthiques de certains politiciens européens concernant le régime de plus en plus autoritaire de Pékin sont de plus en plus éclipsées par le fait que la Chine a dépassé les États-Unis en tant que principal partenaire commercial de l’UE en 2020.
Pourtant, le haut diplomate de l’UE, Josep Borrell, et la Commission devraient annoncer une nouvelle communication conjointe sur le multilatéralisme, selon un document consulté par POLITICO.
“Nous travaillerons de toute urgence avec des partenaires qui partagent nos valeurs et principes pour renforcer les institutions démocratiques, lutter contre la corruption, l’autoritarisme et les violations des droits de l’homme dans le monde et promouvoir un programme commun basé sur la démocratie, les droits de l’homme, l’égalité et l’état de droit”, ça dit.
“À cet égard, l’arrivée de la nouvelle administration américaine crée une dynamique positive et l’UE devrait saisir toutes les opportunités pour reconstruire les relations UE-États-Unis et préserver des liens solides, par exemple avec le Royaume-Uni”
Nahal Toosi a contribué au reportage.