Les autorités russes ont arrêté environ 200 politiciens locaux, y compris des personnalités de l’opposition de premier plan, lors d’un rassemblement à Moscou samedi.
Les détentions ont été attribuées au moins en partie à l’implication d’organisations politiques jugées «indésirables» en vertu de la loi russe. La décision des autorités est intervenue au milieu d’une nouvelle répression contre la dissidence qui comprend l’empoisonnement et l’emprisonnement présumés d’Alexei Navalny, dont on ne savait pas où il se trouvait après un transfert de prison vendredi, selon ses avocats.
Le ministère russe des Affaires intérieures a confirmé samedi après-midi qu’environ 200 personnes avaient été arrêtées. L’événement était en violation des normes de santé et un groupe «important» de participants ne disposait pas d’équipement de protection individuelle, selon le communiqué.
“En outre, parmi les participants, des membres d’une organisation ont été identifiés dont les activités ont été reconnues comme indésirables sur le territoire de la Fédération de Russie”, indique le communiqué.
Au moins 180 personnes ont été arrêtées lors du Forum municipal sur la Russie, selon le dernier décompte d’OVD-Info, qui surveille les arrestations et la répression en Russie.
L’événement a été organisé par Open Russia, une organisation financée par l’ancien magnat Mikhail Khodorkovsky qui a été jugée «indésirable» en vertu d’une mesure de 2015 qui, selon les critiques, criminalise la dissidence. Le Kremlin en a fait un moyen de se protéger contre les influences étrangères.
«Une fin très symbolique à un court forum: des députés dans des wagons de paddy et des policiers masqués tordent les bras des gens», a déclaré Ilya Yashin, un leader de l’opposition de premier plan dans l’un des districts municipaux de Moscou, dans un message Facebook.
Yashin a été arrêté alors qu’il parlé à la presse. Yulia Galyamina, membre du conseil municipal de Moscou, et Yevgeny Roizman, ancien maire d’Ekaterinbourg, figurent parmi les autres hauts responsables détenus.
Le ministre letton des Affaires étrangères, Edgars Rinkēvičs, a condamné ces détentions. «C’est une autre violation flagrante des droits politiques fondamentaux des citoyens par les autorités russes», at-il dit sur Twitter.
Une demi-journée après son arrestation, Yashin a publié un mise à jour sur Twitter disant qu’il avait été giflé d’une violation administrative et qu’il était libre en attendant son procès.