Le PDG du chien de garde allemand Apas, Ralf Bose, a admis jeudi qu’il avait négocié des actions de Wirecard alors qu’il enquêtait sur la société, quelques semaines seulement avant son effondrement, ont rapporté les médias allemands.
Bose comparaissait devant une commission d’enquête parlementaire du Bundestag et a immédiatement fait face à des appels à sa destitution, le président de la faction conservatrice de la CDU au sein du comité, Matthias Hauer, qualifiant la révélation de «trucs forts».
“Un tel comportement ne peut pas rester sans conséquences pour [Bose] personnellement », a déclaré Hauer.
Le ministre allemand de l’Economie, Peter Altmaier, a déclaré que les aveux étaient “déconcertants”, ajoutant qu’il discuterait de la question avec “toutes les personnes impliquées”.
Le ministère d’Altmaier est chargé de superviser Apas, qui à son tour est chargé de superviser les auditeurs tels que KPMG et Ernst & Young (EY), ce dernier ayant audité les bilans de Wirecard pendant des années jusqu’à son effondrement suite à un scandale de corruption plus tôt cette année.
La société de technologie de paiement, dont la valeur marchande dépassait autrefois 24 milliards d’euros, a déposé une demande d’insolvabilité en juillet après avoir reconnu que 1,9 milliard d’euros de liquidités qu’elle prétendait détenir sur des comptes séquestres aux Philippines n’existait pas.
Lorsqu’on lui a demandé pourquoi il avait décidé d’investir dans Wirecard alors que KPMG avait déjà publié un rapport sur l’entreprise qui signalait nombre de ses problèmes, Bose a déclaré qu’il croyait au modèle commercial de Wirecard.
Danyal Bayaz, un législateur vert du comité, a accusé Bose d ‘”une ignorance épouvantable en ce qui concerne un conflit d’intérêts évident”.
