AccueilActualitésL'Écosse a besoin d'Erasmus, pas du pauvre remplaçant de la Grande-Bretagne

L’Écosse a besoin d’Erasmus, pas du pauvre remplaçant de la Grande-Bretagne

Richard Lochhead est ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement supérieur et des Sciences dans le gouvernement écossais.

La première histoire de l’Écosse a été définie par des échanges avec ses voisins européens. Le partage d’idées, de culture et de découvertes tout au long des Lumières écossaises et du XIXe siècle a approfondi nos relations, et ces liens importants ont ensuite été renforcés plus récemment par la participation des établissements d’enseignement écossais au programme Erasmus.

C’est un programme que son compatriote écossais et député européen Winnie Ewing a joué un rôle déterminant dans la mise en place en 1987, et son histoire et sa signification sont enracinées dans la culture, l’éducation et l’industrie écossaises. Cela semble personnel. Non seulement Erasmus est intégré à notre mode de vie, mais notre participation et notre engagement envers le programme sont également évidents. En Écosse, proportionnellement plus de participants sont allés à l’étranger grâce à Erasmus + que de n’importe où ailleurs au Royaume-Uni, tandis que proportionnellement plus de visiteurs du reste de l’Europe ont visité l’Écosse en retour.

Suite à l’accord conclu par le gouvernement britannique avec l’UE, l’Écosse et ses étudiants, enseignants, écoliers, groupes communautaires et apprenants adultes ne pourront plus participer à Erasmus +. Le Premier ministre écossais, Nicola Sturgeon, a qualifié cette décision de «vandalisme culturel».

Le gouvernement écossais a constamment soutenu tout au long du processus du Brexit que la participation à Erasmus + était dans le meilleur intérêt de l’ensemble du Royaume-Uni et que soit l’ensemble du Royaume-Uni devrait participer, soit le gouvernement britannique devrait négocier pour garantir que l’Écosse (et d’autres pays décentralisés au Royaume-Uni) pourraient le faire eux-mêmes.

Leur décision de ne faire ni l’un ni l’autre est profondément décevante et réduira les opportunités pour tous les apprenants. C’est encore plus décevant étant donné la décision de la Commission européenne d’augmenter le budget Erasmus de près de 80% pour les sept prochaines années, en partie pour élargir l’accès au programme pour les personnes issues des communautés les plus démunies.

Les secteurs de l’éducation des adultes, du travail de jeunesse et de la formation professionnelle jouent un rôle clé dans la réduction des inégalités, la réduction de l’écart de réussite et le renforcement de la capacité des jeunes à établir des liens sociaux et culturels. Les participants Erasmus qui ont accédé au programme via l’apprentissage des adultes et le travail de jeunesse provenaient souvent de communautés défavorisées d’Écosse ou de celles qui étaient les plus éloignées des itinéraires d’enseignement traditionnels et avaient le plus à gagner de leurs expériences.

La capacité d’Erasmus à améliorer la confiance en soi des jeunes, leur conscience culturelle, leurs compétences en langue seconde et leur employabilité s’est également avérée avoir le plus d’impact sur les participants issus de milieux socio-économiques défavorisés.

J’ai eu la chance d’en voir les avantages l’année dernière, lorsque j’ai visité un projet jeunesse dans le nord de Glasgow. L’impact de la participation à des échanges internationaux avec des jeunes d’Estonie, de Finlande et d’Autriche a changé la vie. Certains des jeunes que j’ai rencontrés n’avaient jamais eu de passeport, et encore moins la possibilité de voyager à l’étranger auparavant. Leur expérience Erasmus a abouti à des amitiés durables qui perdurent à ce jour.

Le programme de remplacement de Turing proposé par le gouvernement britannique est une ombre de la réalité et ne finance pas les secteurs du travail des adultes ou des jeunes. Il limite également considérablement le financement dans d’autres domaines et n’offre aucun soutien aux étudiants souhaitant visiter l’Écosse.

Sans Erasmus, il est fort probable que nous verrons une baisse du nombre d’étudiants européens visitant l’Écosse, tandis que les étudiants qui visitent sont plus susceptibles d’être issus de milieux plus riches. L’éducation est l’un des pouvoirs dévolus au gouvernement écossais – il est donc inacceptable que le gouvernement britannique tente d’imposer ce système inadéquat à l’Écosse et au Pays de Galles.

Nous avons clairement indiqué que ce qu’ils proposent n’était tout simplement pas suffisant et, comme notre déclaration conjointe avec le Pays de Galles l’a déclaré plus tôt cette semaine, tout financement de remplacement pour Erasmus + devrait être donné directement aux administrations décentralisées, pour nous permettre de fournir des services éducatifs dans notre nations respectives.

Michel Gribouille
Je suis Michel Gribouille, rédacteur touche-à-tout et maître du clavier sur mon site europe-infos.fr. Je jongle avec l’actualité et les sujets variés, toujours avec un brin d’humour et une curiosité insatiable. Sérieux quand il le faut, mais jamais ennuyeux, j’aime rendre mes articles aussi vivants que mon café du matin !
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