Jens Stoltenberg: le défi climatique de l’OTAN

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Jens Stoltenberg: le défi climatique de l’OTAN



Jens Stoltenberg est le secrétaire général de l’OTAN.


Le changement climatique est un défi déterminant pour notre génération et un multiplicateur de crise. Cela rend le monde plus dangereux. Nous le voyons déjà, nous le ressentons et nous savons que cela empire. Du Sahel au Grand Nord, l’élévation du niveau de la mer et des conditions météorologiques plus extrêmes dévastent les communautés, accroissent la concurrence pour des ressources rares et alimentent les tensions et les conflits.


C’est pourquoi il est si crucial que l’OTAN établisse la norme d’or en matière de changement climatique et de sécurité, puis prenne des mesures pour y faire face. Le changement climatique menace la sécurité mondiale, l’OTAN doit donc faire partie de la réponse.



Aujourd’hui, j’assiste au Sommet des dirigeants américains sur le changement climatique, à l’invitation du président Joe Biden et du secrétaire à la Défense Lloyd Austin. En tant qu’ancien ministre norvégien de l’environnement et ancien envoyé spécial des Nations Unies pour les changements climatiques, je suis déterminé que l’OTAN doit jouer notre rôle. Dans le cadre de notre programme OTAN 2030 visant à préparer notre alliance aux défis d’aujourd’hui et de demain, les Alliés de l’OTAN ont convenu d’un programme ambitieux sur le climat et la sécurité en février. J’attends des dirigeants de l’OTAN qu’ils s’entendent sur un plan d’action lors du sommet de l’OTAN cette année.


À mon avis, l’OTAN a un rôle clé à jouer dans trois domaines en matière de changement climatique: comprendre le défi, adapter nos opérations et réduire les émissions militaires.


Premièrement, nous devons mieux comprendre le lien entre le changement climatique et notre sécurité, afin de mieux y faire face. Nous utiliserons nos capacités et notre expertise uniques pour surveiller et suivre de façon beaucoup plus étroite les changements climatiques à l’OTAN et prendre des mesures d’anticipation lorsque cela est possible. Cela implique d’investir davantage dans la recherche, le partage de données et d’analyses et de tirer parti des initiatives existantes de l’OTAN en matière de défense verte, d’énergie intelligente et de science et technologie.


Deuxièmement, l’OTAN doit s’adapter afin que nous puissions continuer à opérer dans toutes les conditions. En plus d’aggraver les crises à travers le monde, le changement climatique affecte également où et comment nous opérons. De l’Irak à l’Arctique, nos soldats et notre équipement sont confrontés à une chaleur et un froid extrêmes, et une grande partie de nos infrastructures essentielles est exposée.


Le département américain de la Défense a signalé que le changement climatique menace plus des deux tiers de ses installations militaires critiques, de la plus grande base navale du monde à Norfolk, en Virginie – qui abrite également les commandements de l’OTAN – à la base aérienne Peterson au Colorado. Les grands ports d’Europe comme Rotterdam, Anvers et Hambourg sont également concernés. Nos troupes sont également de plus en plus appelées à répondre aux catastrophes civiles et naturelles au pays et à l’étranger.


Afin de faire face à ces menaces, nous procéderons à une évaluation à l’échelle de l’Alliance de l’impact du changement climatique sur les ressources et installations de l’OTAN et nous adapterons notre formation et nos exercices. L’OTAN intégrera les considérations climatiques dans nos plans de défense, nos capacités et nos innovations.



Enfin, l’OTAN doit jouer notre rôle dans la réduction des émissions militaires. L’écologisation de nos armées peut offrir de véritables avantages pour tous – par exemple, en diminuant notre dépendance à l’égard de l’approvisionnement en combustibles fossiles, qui est souvent l’une des parties les plus difficiles et les plus vulnérables des opérations et des missions. Les Alliés de l’OTAN ouvrent la voie avec des plans de réduction des émissions de nos forces armées. Ils utilisent de plus en plus les biocarburants et les énergies renouvelables pour alimenter les bases et les équipements.


Plus généralement, l’OTAN accordera la priorité aux technologies durables dans nos achats. Nous nous associerons à l’industrie pour fournir de nouvelles capacités climatiquement neutres. De cette manière, nous pouvons réduire notre impact environnemental et en même temps améliorer notre efficacité opérationnelle.


Mon ambition pour le sommet de l’OTAN de cette année est un engagement politique clair de la part des dirigeants alliés de planifier des réductions des émissions militaires, contribuant ainsi à l’objectif du net zéro. Le changement climatique est un défi générationnel qui nécessite une solution mondiale, et l’OTAN est une plate-forme puissante permettant à l’Europe et à l’Amérique du Nord de relever ensemble des défis de sécurité communs. Ensemble, nous pouvons rendre notre planète plus sûre pour les générations à venir.


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